Transcription effectuée sur la plateforme TACT : http://tact.demarre-shs.fr/ État de la fiche sur TACT : Transcription terminée
faire lâcher prise, mais qui n'avait pas lâché prise, qui avait continué
de serrer dans la nuit fugitivement traversée par le phare de l'île de
le long faisceau lumineux du phare de
intermittence le visage de l'agresseur tandis qu'il continuaità
de plus en plus fort, au point de s'étrangler un peu lui-même puisque la
cravate était toujours nouée au col de sa chemise, mais qui avait tenu bon
et qui avait continué de serrer de toutes ses forces, jusqu'au moment où,
presque simultanément, la cravate avait cédé ne laissant plus qu'un moignon
d'étoffe déchirée au col de la chemise de l'agresseur, et que
lâché prise, tombant sur le quai avec autour du cou ce qui restait de ma
cravate — un coup de pied suffisait pour faire basculer le corps dans le port.
Le village s'étendait derrière moi dans la brume, et je m'en éloignais
lentement, je me dirigeais vers la plage en poussant devant moi la voiture
d'enfant de
mollement les deux jambes devant lui. Arrivé sur la plage, je le sortis de
sa poussette, et il se mit à marcher librement à quatre pattes sur le rivage
dans son petit anorak bleu. Je m'étais assis dans le sable à côyé de sa pous-
sette, et je regardais la mer pensivement en fumant une cigarette. Les contours
de
de terre rocheuse et accidentée, avec, sur la gauche, au somment de l'île,
la minuscule silhouette du phare dont se détachait le petit faîte plus foncé
du fanal. De gros nuages de pluie assombrissaient le ciel au large, et je
continuais d'entendre le bruit de la mer,
qui venaient s'abattre sur la plage et rejettaient sur la grève toutes sortes
de petites algues mouillées tressées comme des épis.