Transcription de LRT_03_01_00353 Jean-Philippe Toussaint Relecteur Ghada Sadeq Gestionnaire brigittefc

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Laboratoire Litt&Arts Brouillons de La Réticence Jean-Philippe Toussaint
III, 353J'étais retourné dans le port, et je me tenais debout à l'extrémitéde la jetée. Je n'entendais aucun bruit dans la nuit, seulement le murmurede la mer, tout près, le bruit des vagues qui se brisaient sur les rochers,et je regardais le phare de l'île de

Sasuelo

qui tournait avec régularitédans la nuit, le long faisceau lumineux du phare de l'île de

Sasuelo

quitournait ainsi devant moi toutes les nuits de façon de plus en plus obses-sionnelle, et je songeais que

Biaggi

se trouvait

là-bas

sur l'île en ce moment, que le cadavre de

Biaggi

raide et déjà décomposé se trouvait

dans

 là dans là dans ?

la cabine du phare de

 la cabine du phare d

 sur

 

sur

l'île de

Sasuelo

en ce moment

en ce moment

, car, après avoirflotté un moment,

sur le dos

,

le long de la jetée

sur le dos

dans les eaux noires du port, il avait dû êtresorti de l'eau sous le même clair de lune que celui de cette nuit, le mêmeexactement, avec les mêmes nuages noirs qui glissaient dans le ciel, pourêtre hissé

dans la nuit

à bord d'une barque qui avais pris la mer aussitôt

dans la nuit

dans la nuit

en direction de l'île de

Sasuelo

. A l'approche des côtes accidentées de l'île

qui se devinaient dans la pénombre sous la lumière argentée de la lune

, labarque avait ralenti et accosté doucement le long d'un petit ponton de boisqui

s'avançait dans la mer

se devinait dans la pénombre sous la lumière argentée de la lune

, et le cadvare de

Biaggi

avait

alors

été débarqué

sur

sur le rivage

le rivage

,

qui

??

qui

était

re

tombé

lourdement

 

?????

sur le côté

dans la vase

sur le rivage

, le visage bleui et tuméfié violemment éclairé à intervalles réguliers par la lumière

toute proche

touteproche

du phare

toute proche maintenant

 toute proche maintenant dont la silhouette se dressait dans la pénombre

qui se dressait dans la pénombre

là tout près

, puis, lentement, le corpsavait été trainé dans la nuit le long du petit chemin de pierres qui montait à même la paroi rocheuse vers la cabine du phare. Et là, dans l'obscuritéla plus complète, le cadavre de

Biaggi

avait été abandonné sur le sol, parmiles instruments de contrôle automatique du phare dont certains clignotaient dans le noir, allongé sur le dos et les bras écartés, où il se trouvait toujours.