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compte qu'il y avait un répondeur téléphonique branché dans la villa. Je
m'accroupis un instant en face de l'appareil et je constatai que personne
n'avait laissé de message apparemment, la bande magnétique n'avait pas
bougé, qui était toujours calée à son point de départ. J'enfonçai prudemment
du doigt une des touches de l'appareil, et j'entendis alors la voix de
qui résonnait ainsi devant moi — la voix de
et en même temps terriblement lointaine. Vous êtes bien au quatre-vingt quinze,
trente et un, trente-quatre, quarante-tois. Nous sommes absents pour le
moment. Vous pouvez nous laisser un message après le. J'avais réussi à couper
le message, et le silence était revenu dans la maison, absolu, d'autant plus
impressionant que je ne bougeais plus.
J'avais fini par quitter la maison, et je marchais dans la nuit pour
regagner l'hôtel quand j'aperçus un noir
se tenait immobile à proximité des poubelles, aux aguets et les oreilles
dressées, et il me regardait fixement, un long squelette de poisson décharné
à ses pieds
prêt à bondir si je m'étais risqué à faire le moindre pas de plus dans sa
direction. Il attendait que je m'en aille sans doute, et il ne bougeait pas,
il continuait de me fixer intensément dans la nuit de son regard absolument
vert finement atomisé de jaune, et, ce qui me troublait le plus en réalité,
c'était que ce n'était pas la première fois que je croisais ce regard. Que
j'avais déjà croisé ce regard. Que j'avais déjà croisé exactement ce même
regard une nuit sur la jetée du port. Et que le
dû croiser ce regard la nuit dernière dans la salle à manger de l'hôtel, car
c'était de ce chat sans doute qu'il avait dû me parler ce matin, qui avait dû