Transcription de LRT_05_02_00017 Jean-Philippe Toussaint Transcripteur ZHANG Yuchen Gestionnaire brigittefc

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Laboratoire Litt&Arts Brouillons de La Réticence Jean-Philippe Toussaint
V ② 17

il ne m'avait pas encore vu,m'entendit pas approcher,

et, comme je  je m' approchais de lui sans bruit , m'arrêtais sans bruit à sa hauteur sur le bord de la route,  , il s'interrompit brusquement et releva la tête,  qu'il maintint tout à fait immobile pour me regarder aussi. Moins de cinq mètres nous séparaient , maintenant,et il ne bougeait pas, prêt à bondir si je m'étais risqué à faire le moindre pas de plus dans sa direction. Il  attendait sans doute que je m'éloigne pour continuer, mais, pour l'instant,et il ne bougeait pas, il ilcontinuait de me fixer intensément de son regard absolument vert,  finement atomisé de jaune et, ce qui me troublait le plus en ce moment, c'était que  ce n'était pas la première fois que je croisais ce regard. Que j'avais déjà croisé ce regard une nuit sur la jetée du port. Et que le patron de  l'hôtel aussi avait dû croiser ce regard la nuit dernière dans la salle à manger de l'hôtel, car c'était lui  de ce chat sans doute ce chat  que m'avait parlé le patron ??? qu'avait dû me parler le patron tout à l'heure, qui avait dû rôder la nuit  dernière dans la salle à manger de l'hôtel, se glissant furtivement dans la pénombre  entre les tables déjà dressées pour le petit-déjeuner, les yeux verts lumi- nescents qui brillaient dans la faible clarté lunaire qui enveloppait les lieux, et qui s'était enfui dès  qu'il que le patron était entré.

Une pluie fine tombait sur le village Le jour tombait presque quand je revins dans le village, et je ??? sur le port ?

Quand j'arrivai dans le port, très peu de temps après , je me rendis tout de suite compte que le cadavre du chat et la lettre avaient disparu. et elles étaient désertes, rien ne flottait à la surface. que leLe courant avaient dû les emporter sans doute, un peu de houle agitait la surface de l'eau. Il n'y avait personne sur la jetée, où  séchaient quelques filets de pêche entreposés contre le muret de pierres, et je  longeai le quai avec la poussette de mon fils jusqu'à l'endroit où la nuit dernière encore se trouvait le cadavre du chat. Les eaux du port  étaient lisses et paisibles, parfaitement vides qui ondulaient faiblement au bord du quai,  et plus rien ne flottait à la surface de l'eau maintenant, et je les regardais en me disant que nous étions en quelque sorte revenus à la situation initiale maintenant, il n'y avait plus de cadavre dans le port, les lettres que j'avais prises quelques jours plus tôt dans la  boîte aux lettres des Biaggi s'y trouvaient de nouveau, et même la lettre  que je leur avais écrite moi-même pour leur annoncer mon arrivée à Sasuelo, et il y avait un chat noir , vivant, dans le village. Nous étions revenus à la situation initiale oui, à une lettre près sans doute, une lettre  dont j'ignorais tout adressée à Biaggi que j'avais fait tomber dans le port la nuit dernière  et que le  les Biaggi ne recevraient sans doute jamais car le