Transcription de LRT_05_02_00019 Jean-Philippe Toussaint Transcripteur Ge-yan Gestionnaire brigittefc

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Laboratoire Litt&Arts Brouillons de La Réticence Jean-Philippe Toussaint
V ② 19

J'étais retourné dans le port, et je me tenais debout à l'extrémité de la jetée. Je n'entendais aucun bruit dans la nuit, seulement le murmure de la mer, tout près, le bruit des vagues qui se brisaient sur les rochers, et je regardais le phare de l'île de Sasuelo qui tournait avec régularité dans la nuit, le long faisceau lumineux du phare de l'île de Sasuelo qui  tournait ainsi maintenant devant moi  sous mes yeux toutes les nuits sous mes yeux de façon de plus en plus   de plus en plus obses- sionnelle, et je songeais que Biaggi se trouvait sur l'île en ce moment, que le cadavre de Biaggi raide et déjà décomposé dans son caban mouillé devait se trouver se trouvait sur l'île  de Sasuelo en ce moment, car, après avoir flotté un moment sur le dos dans les eaux noires du port, il avait dû être sorti de l'eau repêché sous le même clair de lune que celui de cette nuit, le même exactement, avec les mêmes nuages noirs qui glissaient dans le ciel, pour être hissé avec difficultédans la nuitdans la nuit  à bord d'une barque de pêche qui avait pris la mer aussitôtdans la nuit en direction de l'île de Sasuelo. A l'approche des côtes accidentées de l'île??? , la barque avait ralenti et accosté doucement le long d'un petit ponton de débarquement en bois qui se devinait dans la pénombre sous la lumière argentée de la lune, et le cadavre de Biaggi avait alors été débarqué sur le rivage,  qui était retombé lourdement sur le côté dans la vase, le visage bleui et tuméfiéqui était penché sur le côté qui violemment éclairé à intervalles réguliers par la lumière du phare toute proche maintenant dont la haute sulhouette se dressait maintenant à quelques mètres de là au sommet de l'île dans la pénombre nuit  au sommet de l'île , puis, lentement, le coprs avait péniblement été traîné dans la nuit pénombre le long du petit chemin de pierres qui montait à même la paroi rocheuse vers la cabine du phare. Et là, dans l'obscurité la plus complète, le cadavre de Biaggi avait été abandonné sur le sol, parmi les instruments de contrôle automatique du phare dont certains clignotaient dans le noir, allongé sur le dos et les bras écartés, où il devait se trouvait er  devait ??? se toujours.