Transcription de amarteel_31_AF58_21_MDS00095 Transcripteur FF

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Laboratoire Litt&Arts

Texte transcrit

même. En France l'interdiction de parler Breton dans les Écoles de laRépublique à la fin du siècle dernier (!) et jusqu'en 1939 a plus sûrement faitdisparaître la culture bretonne que bien des décrets. Exemple inverse, celuidu Québec, qui a réussi, lui, à maintenir sa différence face au monde anglo-saxon, grâce à l'usage obstiné du français.

Et ce n'est pas dans un pays comme la Belgique, wallone et flamande,que l'on peut ignorer l'importance de la la langue pour structurer desdifférences culturelles et une indépendance.

En france, les femmes se sont emparées depuis un siècle de l'écriture etde la parole, et on pourrait penser que toute discrimation par rapport aulangage s'est effacée. Il reste cependant un bastion, jalousement défendu,c'est celui des noms de métiers, de grades et de fonctions.

Les tentatives pour mettre au féminin les professions auxquelles ontrécemment accédé les femmes se sont heurtées, chez nous plus qu'ailleurs,à une opposition qui n'a toujours pas désarmé.

Au Moyen-Âge pourtant, on féminisait sans états d'âme y compris dansl'Église. Le féminisme n'existant pas, personne n'avait peur du féminin ! On disait une tisserande, une abbesse, une prieure, unediaconesse. Il semble qu'aujourd'hui la société se soit crispée dans le refusd'admettre l'autre sexe dans la sphère bien gardée du pouvoir. Et il s'agit bien de pouvoir : on s'aperçoit en effet que l'acceptation des formesféminines est inversement proportionnelle au prestige de la profession !C'est bien la preuve que le blocage ne se situe pas au niveau de lagrammaire mais à celui des mentalités.

-15- Benoîte GROULT