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Texte transcrit
de petites bêtes. Elle nous parlait comme à des
adultes - ce qu'elle n'était pas elle-même !
Je dirais aujourd'hui qu'elle était "un
electron libre" ! Imprévisible : n'oublient
jamais nos anniversaires mais incapable
de nous parler de nos problèmes d'enfants, de
nos études, de nos chagrins, d enos projets.
En revanche, elle passait des heures au
téléphone avec ma mère, qui était une des
seules personnes qui avait le privilège de
pénétrer dans la SOLITUDE qui était la
vraie patrie de Marie Laurencin.
En peinture aussi, elle était une solitaire :
elle avait été intime avec les peintres cubistes,
les graveurs laboureur et André Marty,
des surréalistes comme Picabia, mais elle
n'en faisait qu'à sa tête et ne se laissait
pas influencer, si ce n'est pendant une
brève période de sa jeuneusse, par Guillaume
Apollinaire et les artistes du bâteau-lavoir.
Elle restait fidèle à sa palette de couleurs,
les roses, les carmins et les gris, et à ses
femmes - biches aux longs yeux noirs,
aux animaux, les licornes, les oiseaux - mouche
les poneys à visage humain...
Elle a peint très peu d'hommes dans
sa vie, quelques poètes comme Cocteau ou
Max Jacob. Il lui semblaient sans doute
trop réels ou loin de son univers onirique