Transcription de LRT_02_01_00350 Jean-Philippe Toussaint Gestionnaire brigittefc

Transcription effectuée sur la plateforme TACT : http://tact.demarre-shs.fr/ État de la fiche sur TACT : Transcription terminée

Laboratoire Litt&Arts Brouillons de La Réticence Jean-Philippe Toussaint
II, 350

devait se trouver à Sasuelo, selon elle, puisqu'il n'était pas à Paris.

Il devait même se trouver dans le village depuis le vingt-sept octobre, très exactement, car si Hélène ne se trompait pas et qu'il était effectivement revenu à Sasuelo juste après l'enterrement, cela remontait à près d'une semaine maintenant, et je songeai qu'il était donc là le jour de mon arrivée, puisque c'était dans la matinée du vingt-huit que je m'étais ins- tallé à l'hôtel. Ce qui fait De sorte qu'il m'avait vu arriver dans le village selon toute vraisemblance, et je me <>alors qu'en réalité que c'était lui en conséquence réalité qui s'était caché de moi pendant ces quelques jours, évitant de sortir de chez lui ou ne sortant que la nuit quand il pensait ne pas me trouver dans le village, alors que, dans le même temps, je croyais me cacher moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour éviter les parages de sa maison tant j'étais persuadé alors qu'Hélène et lui s'y ils s'y trouvaient tous les deux. Car c'était en quelque sorte pour les voir les Biaggi que je m'étais rendu à Sasuelo, pour voir Hélène oui — même si j'avais tout fait pour que mon séjour s'achevât sans que j'eusse pu la voir.

Mais cette nuit, me demandais-je, où Biaggi était-il cette nuit ?

Hélène avait les yeux entrouverts, la tête légèrement inclinée sur le côté, et elle me regardait, gardant ma main dans la sienne et un bras enroulé autour de l'oreiller. Elle me dit à voix basse qu'elle avait sommeil et me demanda la permission d'éteindre la lumière. Nous parlâmes encore un peu dans le noir, les mains enlacées, et je continuais à fumer à côté d'elle, regardant l'extrémité incandescente de ma cigarette qui brillait et se dilatait un instant dans le noir chaque fois que je tirais une bouffée. Hélène avait fermé les yeux maintenant et, sans les rouvrir, à voix basse, presque tout endormie, elle me dit que je pouvais m'engagea à venir la rejoindre dans son le lit. J'éteignis très lentement ma cigarette dans le cendrier et lui