Transcription de LRT_02_01_00382 Jean-Philippe Toussaint Transcripteur Wellington Gestionnaire brigittefc

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Laboratoire Litt&Arts Brouillons de La Réticence Jean-Philippe Toussaint
II, 382

J'écoutai attentivement, et je m'entendis plusrien, ni à l'étage, ni danstoute la maison, seulement le ronronnement du réfrigérateur qui se faisaitentendre au loin dans la cuisine. Je ramassai une écharpe sur un meubleavant de quitter le salon, et je pénétrai sans bruit dans le vestibuledésert de la villa, où je m'immobilisai contre le mur . ,l'écharpe à la main. Le sol était trèssombre, recouvert d'un dallage blanc et noir, et, sous le grand miroirde l'entrée, se trouvait une malle en osier sur laquelle étaient poséesdeux raquettes de tennis. L'escalier qui montait au premier étage sedressait devant moi dans l'obscurité, parfaitement silencieux, et jem'avançai lentement dans l'ombre et commençai à monter au premier étage.Je montais sans bruità l'étage, la main posée sur la rampe de l'escalier, aperçevantdevant moi le couloir de l'étage qui s'étendait dans l'obscurité. Arrivéen haut de l'escalier, je m'arrêtai un instant avant de m'engager plusavant dans le couloir. Qui est là ? entendis-je.

Cela avait été comme un cri dans le noir, et je serrai l'écharpe dansma main. Hélène Biaggi était là, debout au fond du couloir devant la portede sa chambre. Hélène.Je devinai sa silhouette en chemise de nuit dans la pénombre J'étais à moins de quatre mètres d'elle, et je continuais à avancer. Elle m'avait reconnu maintenant, et elle ne bougeaitpas, elle me regardait. J'avançai, jusqu'à elle, et je voyais ses yeux dansle noir qui me regardaient fixement, qui me souriaient et qui semblaientne pas comprendre. Ses lèvres aussi me souriaient, elle me souriait sansbouger et   fis un pas en avant  quand j'arrivai à sa hauteur vint à ma rencontre finit par faire un pas en avant . J'étais juste en face d'elle, et elle fis un pas pour se laisseraller contre ma poitrine. Je lui pris la taille, et je sentis le contactde sa chair sous le tissu très léger de sa chemise de nuit. Qu'est-ce quetu fais là ? me dit-elle à voix basse, et, doucement, tout de suiteelle releva la tête pour m'embrasser les lèvres.