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Laboratoire Litt&Arts
Texte transcrit
comme si l'oppression des femmes ne relevait pas duproblème global de l'exploitation des plus faibles, maisexprimait seulement la manière qu'a chaque peuple demettre "ses" femmes à la place qu'il leur a choisie. Enfait, la société patriarcale - et elles le sont toutes -considère chaque femme comme la propriété dechaque homme, son "champ génital" comme dit leCoran. Napoléon ne disait pas autre chose dans sonCode civil ! Si cette coutume a pu durer depuis tant desiècles, c'est parce que personne n'en parlait. 1 Tous ceuxqui savaient avaient choisi de se taire. Et que peut faireun esclave qui se croit congénitalement fait pour êtreesclave ?JosyaneSimone de Beauvoir disait que la parole est en soiun acte subversif, la première étape de toute libération.BenoîteEffectivement, dès qu'elle a été révélée, la situa-tion, qui était totalement bloquée, a commencée à évoluer,1. Thomas Sankara, président du Burkina, sera le premier à oser réclamer publiquement l'éradication des mutilations rituelles.2 Alors que l'excision n'est nulle part dans le Coran. Et 3 Le professeur Minkowski fut un des rares à apporter sonconcours à nos actions.p. 154ET TA SŒURIl est vrai que la situation a évolué maispas toujours dans le bon sens, d'ailleurs. L'exemple del'Egypte est significatif, et je le trouve dramatique. Aucolloque de Khartoum, en 1979, les délégués égyptiens affirmèrent que l'excision était désormais interdite chez eux et que les days, ou matronnes traditionnelles, n'avaient plus le droit de pratiquer cette intervention. Ce qu'ils ne disaient pas, c'est que les médecins se chargaient désormais de cette très lucrative activité.En septembre 1994, lors de la Conférence sur la population au Caire, le président Moubarak indiqua, au cours d'une interview télévisée, que l'excision n'était plus pratiquée en Egypte. Le lendemain, la chaîne de télévision américaine CNN diffusait un reportage sur l'amputation du clitoris d'une petite fille de 10 ans dans un appartement du Caire !Mme Aziza Hussein, présidente du planning familial du Caire, déclarait (reconnaissait) que près de qutre-vingt-dix pour cent des fillettes étaient toujours excisés en Egypte.