Enfin en 1996 apparaissaient dans le PetitLarousse un certain nombre de métiers au féminin:

On y trouve pour la première fois "la juge, laministre, la sculptrice, la baroudeuse" et quelquesautres. Je signale que "factrice" et "inspectrice"étaient dans le Littré depuis 1967 et "agricultrice"depuis 1982.

Les restrictions dont on assortit l'entrée desfemmes juges ou ministres en dit long sur l'épaisseurdes préjugés qu'il a fallu vaincre. Le Larousse n'avanceici qu'avec des précautions de Sioux ! A "ministre", enfin d'article et entre parenthèses, on lit "S'emploie par-fois au féminin dans la langue familière". Même chosepour la "juge", toujours entre parenthèses et "enlangue familière"; à "député", nom masculin, on concède qu'on "rencontre parfois la graphie députée".Quant à sculptrice, "cette forme serait acceptable".

Pour avoir participé pendant ans à des débatsentre linguistes, j'imagine aisément les discussionsdéchirantes qui ont abouti à ces formules prudentes,presque honteuses.

Mais le principal est d'être entrées dans le NobleLivre, fût-ce par la petite porte. Comme on peut lire"Instituteur-trice - Nom", on lira bientôt "sculpteur-trice,Nom" au lieu de "Sculpteur nom masc. fém. femme -sculpteur." Les sculptrices et autres compositrices s'entrouveront plus à l'aise. Souvenez-vous de MmeMadameClaudel disant à sa fille Camille: "tu ne vas tout demême pas faire un métier qui n'a même pas de féminin !"Il faudra une femme courageuse un jour et dansJosyane un poste prestigieux pour faire remarquer que"le" signale le masculin et l'article "la", le féminin ! Elé-mentaire, ma chère MrsMistress Watson ! Et pourquoi pasSégolène Royal si elle devient Présidente de la République ! Elle, elle le ferait et toutes lespréventions pourraient tomber d'un coup !

Josyane Les Françaises ont toutes les audaces quand ils'agit de leur corps mais il semble que beaucoupd'entre elles aient encore honte de montrer leurféminin... où la pudeur va se cacher ?