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Je ne rentrai pas à l'hôtel tout de suite ce soir-là, je m'éloignai vers
la grande plage de sable qui s'étendait derrière le village sur plusieurs
kilomètres. J'avais déjà laissé le village derrière moi, et je longeais le
petit chemin de terre qui menait à la plage, évitant çà et là les grandes
flaques d'eau faiblement éclairées par la lune qui s'étaient formées dans
les ornières. Il y avait un champ dans l'obscurité en bordure du chemin, un
champ abandonné et silencieux que protégeait une vieille clôture tout abîmée,
et, continuant de suivre le chemin désert dans la nuit, je commençai bientôt
à entendre le bruit de la mer au loin, le murmure régulier de la mer qui m'ap-
porta peu à peu
j'ôtai mes chaussures et mes chaussettes et je m'avançai lentement dans la
nuit vers le rivage, les pieds nus et mes chaussures à la main. Je sentais
le contact froid du sable sous la plante de mes pieds, le sable humide qui
pénétrait entre mes orteils, et j'enfonçais mes pieds à chaque pas davantage
dans le sol pour me pénétrer toujours plus de la sensation de bien-être que
me procurait le contact du sable mouillé. J'avais fini par m'asseoir au bord
de l'eau, et je ne bougeais plus, je regardais la mer en face de moi. Le phare
de l'île de
faitement silencieux aux alentours
sur la plage, les pieds nus dans le sable mouillé, et je vis un bateau apparaître