Transcription de 31AF19_001_07_01_006 Transcripteur MaëvaSécher

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Laboratoire Litt&Arts

Texte transcrit

-6-<hi rend=" blue">Rosie Groult</hi>

J'avais vraiment une mère magnifique. Ou bien je n'ai pas su être à mon tour une <m>ère magnifique, ou le moule des petites filles modèles s'était perdu: je n'ai obtenu d'aucune de mes trois filles cette soumission de larbe où n'a couvé, hélas, aucune révolte avant un âge avancé.

Ma mère, impavide, oeuvrait pour mon bien.Comment refuser le bien? Elle ne pouvait qu'avoir raison. Elle était belle, avec de grands yeux, bleus un peu fixes comme les miens. <<Les yeux de vache des Poiret!>>, disait mon père, qui avait les yeux en bouton de bottine. Impeccablement, mais trop maquillée, comme souvent les <<jolies femmes>> de ce temps là, surtout quand elles travaillaient dans la mode; jamais malade et partant chaque matin à la conquête du monde, les ongles rouges, de grosses bagues au doigts, une coiffure courte et cantrée, rectifiée chaque jour au fer a<à> friser que j'entendais cliqueter dans la salle de bains quand elle l'enlevait de son support où brûlait une tablette d'alcool Meta.

Elle n'aimait que la ville, à condition qu'elle soit capitale; elle détestait la Bretagne, les maisons de campagne, les chaussures de sport; ne nageait pas et ne savait pas conduire; n'était heureuse qu'en dessinant des modèles pour sa maison de couture, ouentourée d'artistes et d'écrivains qui venaient à la maison pour déguster l'insolence de Nicole et les gigôts en croûte d'André. La nuit je la surprenais souvent à écrire <à>ses nombreux <<amoureux>> , de sa belle