Transcription de 31AF19_001_07_01_011 Relecteur arnaudbey

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Laboratoire Litt&Arts

Texte transcrit

(début de transcription avec tesseract) Le Non que je me sois jugée nulle : j'avais même l'estime pour ma personne.Mais je ne voyais pas comment convaincre un hommede ma valeur. S'ils ne savaient pas me repérer, me distinguer du troupeau dejeunes filles à marier, c'est qu'ils étaient idiots. Monpère, qui avait un dicton latin pour chaque occasion, était bien de mon avis :<< Margaritas ante porcos 1 >>, proférait-il pour meconsoler. J'étais bien avancée!Ma médiocrité fut scellée le jour où Marc Allégret, venu à la campagnechez des amis communs, me repéra. A la campagne ou àla mer, je paraissais moins butée... Il cherchait des jeunes filles pour le filmqu'il préparait et proposa à maman de me faire faire desbouts d'essai. Elle se montre enthousiaste. Je me liquéfiai.A la veille du rendez-vous au studio, je lui annonçaïi que je me sentaisincapable d'affronter une caméra.<< J'aime encore mieux faire des ménages >>, lui dis-je d'un air lugubre.On me considéra comme une débile. Mon éducationétait décidément un échec.Après la mort de ma mère, trente ans plus tard, j'ai recueilli le grand cahierde maroquin rouge où elle notaïit ses réflexions, sespoèmes, et recopiait ses plus belles lettres, à Marie Laurencin, à JeanCocteau, à Pierre Benoit, à Paul Poiret son frère, à tantd'autres. Au détour d'une page, dix lignes pour dire sa déception devant safille aînée, qui n'avait alors qui seize ans : << Rosie a unenature plus réceptive que créatrice. Je sais maintenant qu'elle n'a pas de