Transcription de 31AF19_001_07_01_022TranscripteurMarrluxia
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Laboratoire Litt&Arts
Texte transcrit
-22-Rosée Groultgrèves de la faim, et obtenaient ainsi le droit de vote vingt ans avant lesFrançaises !Même tactique en littérature : en les traitants de « précieuses ridicules »ou de « femmes savantes », on raillait chez les femmes un penchant quiparaissait des plus honorables pour un homme : le désir de s’instruire et deparler le beau langage. Ces formules choc, lancées par Molière en 1679,fourniront des repoussoirs qui vont longtemps jeter le discrédit sur l'ambitioncréatrice des femmes.On imagine mal en effet l'impact d’une formule quand elle arrivehistoriquement au bon moment. La relation entre savante et ridicule estdésormais posée et le ton pour en parler est donné : ce sera la dérision.La Bêlise de Molière, flanquée de sa belle-sœur Philaminte et de sa nièceArmande, va servir à disqualifier à la fois les dévotes qui tournent à l'hystériepar manque de mâle et les pimbêches qui se piquent d'écrire au lieu derepasser les pourpoints.Mise au pas des femmes d’autant plus désolante qu’au Moyen Âge et à laRenaissance, nombre d’entre elles avaient pu acquérir une cultureremarquable et se consacrer aux lettres et aux arts. On surnommait Christinede Pisan « La dame savante », mais à la fin du XVIème, c'était uncompliment ! Heloïse savait la latin, le grec, l'hébreu et la théologie, et c’estl'amour, et non la science, qui causa son malheur... et celui d'Abélard. LouiseLabé parlait quatre langues et Marguerite de Navarre rayonna sur tout leXVIème siècle.Les femmes du peuple n'étaient pas non plus recluses au foyer. Les