livre se voulait celui d'une prise de conscience,jamais tout à fait terminée car les barreauxdes prisons et des clôtures ont une fâcheuse tendance à repousser, comme les bambous.

J'y racontais les étapes de ma deuxièmenaissance en quelque sorte, qui date de "l'annéezéro du féminisme" comme la nomma la pressede l'époque, du jour à le MLFMouvement de Libération des Femmes naissant mani-festa sous l'Arc de Triomphe devant le tombeaudu Soldat Inconnu en hommage à quelqu'un deplus inconnu encore que le Soldat : sa femme !C'était le 28 août 1970. J'avais 50 ans déjàet toujours cette impression d'être une naturaliséede fraîche date et d'occuper une place octroyéed'en haut dans un monde qui de toute éternitéavait appartenu aux hommes. Et je n'imaginaispas qu'il serait si ardu de se délivrer du carcandes traditions, de tous ces liens qui vous enserrentsi profondéent qu'on ne les distingue mêmeplus dans sa chair.

Je découvrais que la liberté ne se prendpas, qu'elle s'apprend. Au jour le jour etsouvent dans la peine.

Et pour cet apprentissage, j'avais besoinnon pas de la philosophie, de la science ou d'unefoi religieuse, surtout pas. Et je n'avais pas besoin des hommes non plus. Ils pouvaient certesm'apporter des choses merveilleuses mais pas