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Texte transcrit
Il est de bon ton aujourd'hui de proclamer que la misogynie n'existe plus.
-Mais il est où, le patriarcat ?
-Il crève les yeux, il est invisible ! comme l'exprime superbement 1.
On pourrait dire exactement la même chose de la misogynie. Je fais en effet partie d'une génération charnière où pratiquement aucune femme n'ose se dire féministe, comme s'il s'agissait d'une maladie honteuse. Se vanter d'être antiféministe en revanche demeure une excellente carte de visite dans tous les milieux et qui fait mieux pardonner la réussite. Les hommes apprécient que nous soyons antiféministes, cela leur évite de jouer les machos : c'est nous qui nous chargeons du sale boulot.
Chaque fois que je vois apparaître sur nos écrans une femme capable ou qui a du pouvoir, je sais qu'elle va annoncer d'emblée que, bien sûr, elle n'est pas féministe, continuant ainsi à décrédibiliser un peu plus une cause dont nous devons toutes être si fières, en termes de civilisation. Et en oubliant que sa présence à l'écran n'est due qu'aux combats passés des femmes et en aucun cas à un geste spontané de ses partenaires masculins.
De la même façon un livre qui s'avoue féministre ne sera jamais considéré comme un livre NORMAL qui pourrait intéresser les lecteurs des deux sexes. Il est plutôt vu comme une sorte de missel réservé à quelques dévotes attardées, un ouvrage de patronage en somme. Quelques une le feuillètent, quelques unes le liront jusqu'au bout. Mais 90% des hommes, selon mon expérience personnelle, ne l'ouvriront même pas. Qu'un livre féministe puisse, comme tous les autres,