Transcription de 31AF19_001_11_05_013 Transcripteur Marrluxia

Transcription effectuée sur la plateforme TACT: http://tact.demarre-shs.fr/ Etat de la fiche sur TACT : Transcription en relecture

Laboratoire Litt&Arts

Texte transcrit

13chapitre VIinternationale de La Haye, afin de légitimer ses douze enfants. « Impossible. Jeprends Marie ou Marinette, pas Marion. »Traqué par les délais, Pater déclara Marie, puis Laurence, Lison et Delphine,conformément à nos instructions. Marie ne fonctionnait pas, nous l’appelâmes lebébé Lorenzo en attendant Georges qui, à son retour, opte pour Marie-Laurence.Mais elle vomissait toujours, un peu après chaque tétée, pour exprimer sadésapprobation. Alors on passa au troisième prénom, c'était le bon. Lison était douxà dire et à entendre sans doute, car l'enfant cessa très vite ses régurgitations.J'apprenais qu’à peine sortis de vous, les enfants ont un instinct très sûr pourprendre leur mère en otage. Les pères, durant les premières années et parfois leurvie durant, échappent totalement à ce chantage affectif qui va installer les mères —parfois toute leur vie — en position de coupables. Ce n'est pas à Georges queBlandine allait reprocher la mise au monde d'une sœur peu désirée. C'est moi quil'avais trahie ! Lorenzo, j'en étais sûre, me punissait par le seul moyen à sadisposition de ne pas l’avoir souhaitée et d'avoir renoncé à l’allaiter. C'était pourtantà cause de Georges : je tenais à ne pas abîmer les seins que je présenterai à monmari à son retour.Depuis notre mariage, en effet, Georges ne m'avait vu qu’en femelle débordéepar ses fonctions animales, ce qui m'humiliait. Enceinte dès le premier mois de notrevie commune, allaitant Blandine, mon aînée, puis reliée deux fois par jour à unetrayeuse électrique quand j'eus repris mon travail, puis sans cesse enceinte desembryons qui tentaient de s'implanter dans notre vie contre notre gré. Au quatrième,il fallut se résigner. D'autant que nous savions plus où nous adresser : la sage-femme amie de ma mère qui nous avait aidé pour le premier, était partie en retraite àl'autre bout de la France. Ce premier avortement n'était d’ailleurs que le premier sous