La villa des Biaggi s'étendait silencieusement derrière les grilles de la propriété. Elle était fermée maintenant, et  fermée maintenant et silencieuse , quelques meubles de jardin en fer blanc étaient abandonnés sur la terrasse, un parasol gisait par terre dans le jardin. Je me tenais toujours debout devant la grille la porte d'entrée , seul apparemment sur la route avec la poussette de mon fils à côté de moi et je la regardais la maison pensivement. Je venais de sortir de ma poche les trois lettres adressées aux Biaggi, et, comme j'allais les glisser dans la boîte et m'en aller, ma main s'immobilisa marqua un temps d'arrêt à quelques centimètres de la petite boîte aux lettres grises accrochée à la porte d'entrée et je ressentis ce léger frisson d'angoisse passagèr que j'éprouvais toujours au moment de devoir lâcher du courrier dans une boîte aux lettres, qui me faisait sur le champ éprouver le besoin de relire mentalement