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(anecdote de Djamila Boupacha citée dans un article de Simone de Beauvoir dans Le Monde, refusé parce qu'elle y écrivait le mot "vagin", inacceptable)

Même l'anatomie des femmes était suspecte. Elles n'avaient pas les organes convenables.

Ce sous-développement des femmes par rapport à leur nature, à leur culture, à leur corps, on peut se demander domment il a pu durer tant de siècles.

Le discours dominant consistait à dire: les femmes sont procréatrices et cela leur interdit d'être créatrices! J'ai entendu ce leit-motiv dans ma jeunesse : "Citez-moi un Mozart, un Molière, un Victor Hugo femelle? Il n'y a pas de Nietzsche ou d'Einstein au féminin. C'est la preuve que les femmes n'ont pas le même cerveau que les hommes", une certitude qui avait cours depuis Aristote et Platon. Il a fallu l'essor des sciences humaines, de la sociologie et des études féministes, ces fameuses "women's studies" américaines au XXe siècle, pour qu'on découvre les causes réelles de ce qu'on appelait l'infériorité congénitale du sexe féminin.

"Or ce n'est pas l'infériorité des femmes qui explique leur soumission dans la société. C'est leur soumission dans la société qui fonde leur prétendue infériorité", écrivait Virginia Woolf. qui a si bien analysé les raisons de la soumission féminine.

<>Le sous-développement des f., il est assuré au départ par une absence d'éducation.

Jusqu'au milieu du 19e siècle, on peut dire que les jeunes filles étaient totalement privées d'instruction à part quelques héritières de l'aristocratie. Et quand elles ont été autorisées par Jules Ferry, Victor Duruy, etc., à suivre plus ou moins la même scolarité que les garçons, elles ont découvert un monde qu'avaient façonné et dirigé les hommes exclusivement et où les femmes n'avaient tenu qu'un rôle effacé et secondaire. Pendant leur enfance et leur jeunesse, elles ont été totalement privées de modèles

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JulieA