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qu'elles s'éveilllent à de nouvelles valeurs. Cet électrochoc en tout cans en France et pour moi a été l'explosion de Mai 68, où s'est exprimée une aspiration violente à la liberté et au rejet de tous les pouvoirs qu'incarnait "le système partriarcal".

Les tabous sautent,l'autorité, toutes les autorités,sont remises en question, la famille traditionnelle est ébranlée et... mes propres fondements, sur lesquels j'avais vécu tant bien que mal pendant 40 ans (et plutôt bien que mal car j'appartenais à un milieu favorisé, bourgeois, mais artiste, jexerçais un métier qui me permettait une certaine indépendance...), eh bien mes propres fondements se sont lézardés eux aussi.

J'ai découvert d'abord les bienfaits de la prise de parole ; des centaines de témoignages de femmes ont paru - on a vu paraître des dizaines de biographies de femmes,aussi différentes qu'Alma Malher, Lou-AndréasSalomé, Jenny Marx, Flora Tristan, toutes ces admirables figures sont sorties de l'obscurité ; et en quelques années nous avons découvert d'abord que les F s'étaient battuespour la liberté dans le passé, ce que nous ignorions et ensuitel'importance de la solidarité avec ces grandesfigures pour faire avancer nos revendications.Decouvert en même temps qu'il n'existait pas de mot dans le dictionnaire pour définir ce rapprochement entre les femmes. Alors que le mot FRATERNITE avait été un mot fondateur de l'identité des hommes depuis l'Antiquité, l'équivalent féminin, c-à-d. SORORITE, n'existait tout simplement pas ! (cf.Le Quillet, Le Robert, le Larousse : on ne trouve que "sororel : se rapporte en langage juridique - venu du latin - à l'héritage entre soeurs".)

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AnneEtien