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l'Exposition Coloniale à Paris, exhibées comme des bêtes curieuses au Zoo
de Vincennes. Ou bien les pieds bandés des Chinoises, on devrait dire
" cassés",  qui ont fait endurer des supplices à des millions de petites
Chinoises de 2 ou 3 ans. Pratique abolie par Mao Tse Toung. Ou bien les
colliers de bronze des femmes birmanes, etc.

Je découvrais en somme pour la première fois les discriminations qui,
sous des formes diverses et le plus souvent cruelles, frappaient les femmes
dans presque toutes les sociétés.

Cela a incité beaucoup d'entre nous à entrer en féminisme un peu
comme on entre dans les ordres. Pour moi, ce n'était ni une vendeance, ni
une revanche, c'était une forme d'humanisme , pratiquée en direction de la
moitié de l'humanité... ce qui n'est pas rien !

C'est pourquoi je trouve tout à fat injustifié le dicrédit, l'ingratitude qui
frappe aujourd'hui le féminisme. On me demande souvent : " Vous êtes
encore féministe? " sur un ton compatissant, comme si j'étais atteinte d'un ...
eczéma dont je n'arrivais pas à guérir ! Chez les jeunes notamment,
le mot
a très mauvaise presse. Il  est synonyme de mégère, depétroleuse, de
châtreuse d'hommes, de lesbienne et injure suprême, de mal-baisée !! (je
l'ai lu, me concernant, dans un article de l'Observatoire. Pour avoir écrit
Ainsi soit-elle je ne pouvais être qu'une mal baisée !)
qu'une victime des ch. et avoir une vie conjugale ratée!

On a brossé un tableau si caricatural de la féministe que presque aucune
jeune fille aujourd'hui n'ose revandiquer ce titre, persuadée qu'elle y
perdrait immédiatement son sex-appeal, son charme, en un mot sa
féminité !



-13-Benoîte GROULT
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