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emblématiques. Le monde était façonné et dirigé par des hommes, les manuels
scolaires et les dictionnaires écrits par des hommes; quant aux femmes,
pratiquement jamais nommées, elles n'y avaient tenu que des rôles secondaires et
effacés. Y compris sur le trône de France à cause de cette loi salique qui interdisait
aux femmes d’'hériter du royaume : nous n'avions dans notre histoire que des
Régentes et puis des Favorites ou des Courtisanes, sortes de cover-girls dont la
faveur dépendait uniquement de leur Seigneur et Maître.

Ÿ compris aussi sur le trône céleste où régnaient Dieu le Père, son Fils et le St Esprit
puis notre St Père le Pape et les Pères de l'Eglise et les Prêtres enfin, uniquement
mâles, pour bien nous montrer qu'au ciel aussi le pouvoir était masculin. La seule
femme admise dans le cercle sacré était une vierge-mère, un modèle impossible
pour nous |

Dans les 3 grandes religions monothéistes, qui dit Dieu, dit mâle tout-puissant, sans
épouse divine ni descendance féminine. C'est une exclusion qui va fonder et
légitimer toutes les autres.

En somme, dans notre environnement, tous les modèles prestigieux étaient mâles.
Aux petites filles et aux adolescentes qui sont aussi avides de rêves et de projets
que leurs frères, on proposait une équivalence à ces héros magnifiques chez
lesquels tant de garçon ont puisé leur vocation, leur ambition ou tout simplement leur
assurance dans la vie, la fierté d’être un homme.

Pour passer à un autre registre, dans les bandes dessinées par exemple, même
décalage : face à des héros comme Tintin, Zorro où Superman, qu'offre-t-on aux
filles sinon de les faire fantasmer sur Cendrillon, la Belle au Bois Dormant, Blanche-
Neige ou Barbie. voire Bécassine, c’est-à-dire, des personnages falots qui ne vivent
que dans l'attente d'un Prince Charmant et n'accomplissent jamais une action
d'éclat.

Or, l'éducation, on le sait, fonctionne par références, à travers les contes, les
légendes du passé, y compris les grands mythes fondateurs de l'Antiquité. Sous
prétexte qu'on ne fait presque plus de latin et de grec dans nos écoles aujourd'hui,
on croit qu'ils sont révolus. Mais les mythes sont immortels et ils continuent à irriguer
nos inconscients. Il suffit de voir le nombre de créateurs qui s’en inspirent encore de
nos jours, en musique, au théâtre, en littérature, en psychiatrie même puisque c'est
sur le complexe d'Œdipe que Freud a bâti sa théorie de l'inconscient.

Toutes ces analyses sur la situation subalterne des femmes avaient été faites dans
divers pays, par Stuart Mill et Mary Wollstonecraft par exemple au 18° en Angleterre,
par Fourier, Mme de Staël au XIX*, puis Virginia Woolf et Beauvoir bien sûr pour ne
citer qu'eux. Mais les femmes n'avaient pas su les entendre. Non seulement elles
avaient été les grandes muettes de l'histoire mais elles avaient tant de siècles été
formatées à l'effacement et à la soumission qu'il fallait un véritable électrochoc pour
qu'elle s'éveillent à de nouvelles valeurs.

Cet électrochoc, en tout cas en France et pour moi, ce fut Mai 68 où s’est exprimée
une aspiration violente à la liberté et au rejet de tous les pouvoirs qu'incarnait le
système patriarcal. Les tabous sautent l'autorité, toutes les autorités, sont remises en
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arnaudbey