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de la touche au sacré : l’Eglise et le Pouvoir politique ? Là, ça va être sanglant.
Be(noîte) Ça l’est déjà et on s’aperçoit à cette occasion que la miso-gynie est toujours aussi virulente. Je suis sûre qu’elle a compté plus qu’on ne l’a dit dans le semi échec de Ségolène Royal. Et on a l’impression d’être revenu 1 siècle en arrière quand entend crier par une voix d’homme dans les réunions électorales que tient Hillary Clinton en cette année 2008. « tu ferais mieux de repasser mes chemises » et que ça fait rire tout le monde par habitude par indulgence résignation. Vous imaginez quelqu’un criant à Barack Obama dans un meeting : « tu ferais mieux de cirer mes souliers <>bottes ! » Ce serait un scandale dans toute la presse. Le racisme scandalise, le sexisme est admis comme la chose la plus naturelle du monde. Inévitable et incurable en somme.

Josyane A vous entendre, Benoîte, je me demande pourquoi vous n’avez jamais fait de politique ? Dans tous vos discours, on voit à quel point vous voulez convaincre faire partager vos idées. Pourquoi ne pas être entrée dans l’arène ?

Benoîte - Ce n’est pas par peur des autres - je ne redoute pas trop les coups -, c’est par peur de moi-même. J’avais une voix mal assurée, je ne savais pas capter l’attention, je n’avais jamais appris à parler. J’ai passé cinq ans à La Sorbonne sans jamais faire un exposé oral. C’est après 68 seulement, après 1975 surtout, dans les réunions entre femmes, que j’ai pris la parole pour la première fois.

Josyane - Lorsque vous vous êtes trouvée dans ces réunions, dans des lieux où il n’y avait que des femmes, votre peur a-t-elle disparu instantanément ?


Benoîte - Non, pas tout de suite. Mais elle ne me rendait plus malade. Je me sentais « entre copines », je savais qu’elles avaient toutes aussi peur que moi. Il n’y avait pas un mec dans le fond de la salle, l’air goguenard, pour lancer une boutade qui allait me désarçonner. J’ai vraiment mis beaucoup de temps à oser parler devant les hommes. Sans doute parce qu’en participant à des réunions politiques, à la Convention des institutions républicaines notamment, j’ai pu constater l’insignifiance de la parole des femmes. Non qu’elles aient été plus nulles que les hommes ; simplement, on de les

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Cécile Libellune