Josyane Je voudrais vous poser une question, Benoîte.
Aviez-vous envoyé Ainsi soit Elle à Simone de
Beauvoir ?

Benoite Bien sûr. J'espèrais tellement la connaître !
Mais rien n'est venu d'elle. Pourtant, j'aurais
été bouleversée qu'elle apprécie mon livre.

Josyane Vous n'avez pas besoin d'une autorité pour vous
confirter, de toute façon?

Benoîte A ce moment-là, si. Et puis la sienne c'était
plus qu'une autorité, c'était mythique. C'était
entrer dans la lignées des féministes ... !

Josyane C'est peu après que ayez lancé avec Claude
Servan-Schreiber F Magazine ?

Benoîte Oui vers 78 -"Ainsi soit-elle" avait eu un tel
succès que, commercialement, je constituais soudain un
atout pour Jean-Louis Servan-Schreiber dont la femme
Claude rêvait de créer un vrai magazine féministe,
rédigé uniquement par des femmes. Auprès des
annonceurs, c'était important que je n'ai pas l'air
d'un épouvantail comme ils se plaisaient à imaginer
toutes les féministes: j'avais l'air d'un dame convenable,
Je ne féministes: je ne portais pas de jean troués, j'avais les
ongles propres, je ne disais pas "merde", alors il m'a
demandé de l'accompagner pour toute la campagne de
promition et de recherche de capitaux. J'ai cru un
moment qu'il appréciait mes livres, ma personnalité...
Mais quand il a déclaré, deux ans plus tard, que le fémi-
nisme était passé de mode, et que notre magazine, qui était parti très fort, a commencé à préricliter, je me suis
aperçue que je n'avais été qu'un pion, et F Magazine une
anomalien un miracle dans l'histoire de la presse fémi-
nine. Claude Servan-Schreiber a été écartéen l'équipe des
rédactrices changée, et F Magazine rebaptisé le Nou-veau F "le nouveau F!!! âlors
qu'on retournait aux vieilles rcettes veau F, puis Femmes. Et on apparaître les souvenirs
de Sylvie Vartan, les confidences de Dalida, et des arti-
cles d'hommes qui jugeait la gent féminine, Bernard-
Henri Lévy, Philippe Sollers and Co., Gonzague St Bris and Co,