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Chapitre VIII
ENFIN FEMINISTE

Mais pour les faire entrer dans l’usage, il faut d’abord forger des mots acceptables. C’est ce qu’on fait dans les années 80 un bon nombre de Commissions de Terminologie, afin d’adapter le vocabulaire médical, technologique, philosophique aux réalités nouvelles.


vocabulaire, médical, technologique, etc. Ces commissions, formées de linguistes et de spécialiste de chaque discipline, ont fait un travail inappréciable. Nous avons grâce à elles échappé à une invasion massive du franglais : Pacemaker, computer, hardware, software, walkman, etc., avec les prononciations tordues qu’on imagine, ont été remplacés par « stimulateur cardiaque », « ordinateur », « logiciel », « informatique », « baladeur », etc. C’est l’usage qui tranche, en définitive, mais il faut d’abord lui proposer des mots nouveaux. Ce n’est pas le public qui a inventé « logiciel » ou « ordinateur ». Bien sûr, certains mots ne « prennent » pas : « Ciné-Parc » pour « Drive-in », ou « commanditer » au lieu de l’affreux « sponsoriser »... Pour « baladeur », les jeunes ne l’ont pas adopté, c’est dommage. Nous, nous n’avions rien à inventer : simplement à faire fonctionner la langue, à former des féminins comme on le faisait autrefois. Au Moyen Âge, on féminisait sans états d’âme on disait « une tisserande, une abbesse, une diaconesse, une pécheresse...


Mais notre commission à nous, parce qu’elle s’occupait du langage concernant les femmes a été accueillie en 1984 un immense éclat de rire !
« Comment ! Des Précieuses Ridicules allaient papoter sur notre belle langue française autour d’une tasse de thé ? ironisait Bruno Frappat dans votre journal chère Josyane, Le Monde !


« Comment ! Des Précieuses Ridicules allaient papoter sur notre belle langue française autour d’une tasse de thé ? », ironisait Bruno Frappat dans Le Monde, votre journal, chère Josyane.
« La première femme élue cheftaine de l’État aura une septennats pour tenir les engageaisons de sa programmateur. » Désopilant, non ?

Chacun y alla de son couplet, même M. Météo dans Libération :

« Delirium épais, écrivait Alain Gillot-Pétré. Benoîte Groult a peut-être gagné sa croisade pour devenir écrivaine. Mais je pose la question : quel est le masculin de l’expression « enculer les mouches à merde ? » Et faudra-t-il que je dise désormais : il fera belle sur les Alpesses et les Pyrénesses ? » Désopilant, non ?


Le Figaro Magazine saluait notre « commission de futilité publique qui entendait enjuponner le vocabulaire. »


« Plaignons cette pauvre Mme Groult et ses fantasmes, écrivait Georges Dumézil dans un article du Nouvel Obs. Ces dames qui s’attaquent au vocabulaire ont une profonde méconnaissance des langues indo-européennes. »

Contributeurs (1)
Cécile Libellune