personnes compétentes. Fallait-il ou non mettre un « e » à proviseur, docteur, ingénieur ? Fallait-il choisir de dire « la cheffe » comme en Suisse, ou « la chef » comme nous le recommandions pour la France ? Je comptais rappeler que le féminin normal de « chef » serait « chève », sur le modèle de bref-brève. Impensable ! Dans quelques cas, c’est vrai, le féminin nous joue des tours et c’est passionnant de chercher la meilleure solution. Eh bien qui croyez-vous que Pivot avait choisi pour parler de linguistique avec nous ? Guy Bedos !! Nous nous connaissions un peu mais il m’a gentiment avertie : « Je vais avoir beaucoup de mal à ne pas me moquer de vous... » Effectivement, il avait été invité pour ça ! Alors il en a sorti quelques-unes du genre : « Vous allez proposer « enseignette de vaisselle » maintenant que les femmes sont dans la Marine ? Et « majordame », bien sûr ? » Que peut-on répondre à cela ? On rit bêtement et le vrai débat est foutu. Et puis, pour nous achever, on a passé une bande enregistrée où Michèle Gendreau-Massaloux déclarait : « Je suis recteur et j’y tiens. Alors qu’il y’a deux millions de chômeurs en France, discuter pour savoir s’il faut dire recteur ou rectrice, je trouve cela déplacé. » Et voilà, la chose est entendue. Mais que fait-elle de plus que moi pour les chômeurs « Mme le » recteur ?

Je vous citerai encore Marc Fumaroli, Professeur au Collège de France qui dans un article du Figaro nous proposait quelques féminins <>censés mettre les rieurs de son côté : femmes-recteurs il conseillait Madame la Rectale ! Ce n’est même pas de l’humour ce sont des plaisanteries de galopins, au stade du Pipi-caca !

Josyane Comment avez-vous supporté tous ces sarcasmes, qu’avez-vous pensé quand des gens sérieux ont tenté de vous ridiculiser, quand un historien éminent évoquait « la pauvre Mme Groult et ses phantasmes » ?

Benoîte Ça me laisse de marbre, figurez-vous. Je