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CHAPITRE VII
CHER PAUL

P. 1

"Il est tellement inutile que les
femmes écrivent leurs inepties. Cela
ne fait qu'embrouiller les choses les
plus claires."
Strindberg



J'ai 30 ans et je n'écris toujours pas
d'inepties, mon vieux Strindberg. Je n'y songe même
pas. Mais j'ai repris mes mauvaises habitudes
et recommencé à tenir mon journal. Je note
tout, en me disant qu'un jour peut-être... Mais pour
l'instant, je savoure ma liberté. Enfin... une
liberté ornée de deux petites filles qui ont 1 an
et 2 ans et demie. Une blonde et une brune.
Et limitée par mon travail à la Radio. Je rédige
6 heures par jour les bulletins d'information diffusés toutes les heures
sur Paris Inter. Un travail pépère...je devrais dire mémère...

Mais j'habite à nouveau seule mon petit apparte-
ment de la rue Reynouard.
J'ai pu raccrocher les
portraits de Pierre dans mon alcôve et je garde une photo de
Georges sur la bibliothèque, à cause de mes filles, me
dis-je, mais c'est surtout parce que je suis encore sensible
à sa séduction. Chaque fois que nous nous sommes
revus au cours des années j'ai été tentée pendant les
premières minutes de retomber amoureuse. Comment
avons-nous réussi à ne jamais être heureux ensemble?
De A qui est-ce la faute? J'espère, mon Georget, que tu
auras trouvé le bonheur dans ton mariage suivant
mais je n'en ai jamais rien su: tu ne m'as jamais livré la
moindre clé pour ta précieuse personne... ou bien je
n'ai jamais su m'en servir.


Pourtant je n'avais rien à te reprocher que
d'avoir été un homme comme les autres. Mon mariage
ne m'avait pas paru une prison, il ressemblait à la plupart

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