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Chapitre VI
CHER PAUL

des mariages de cette époque. Le divorce était rare
et mal vu dans les années 50 et presque toutes mes
contemporaines, déçues ou non, se faisaient une raison et
trouvaient leur bonheur dans leur rôle de mère. P Sous
l'influence de Nicole sans aucun doute je n'ai pas su me
résigner au sort commun.

En plus de celles de mes deux maris, j'ai aus
accroché une autre photo dans mon alcôve: celle de
Kurt, ce Lieutenant américain dans son uniforme de l'Armée
de l'Air, ridiculement beau dans son sourire Colgate,
qui m'avait ensorcelée un soir et pour la vie en m'invi-
tant à danser "only You-ou-ou"... Mais je savais
que "pour la vie" ne veut pas dire "pour tous les jours" et
j'avais refusé de suivre à Philadelphie mon beau
pilote. nous avions beaucoup pleuré en nous séparant mais je me
sentais incapable de m'enraciner ailleurs qu'en France.
mMe sachant bientôt remariée, il s'était marié lui
aussi et avait deux enfants. Mais nous avons con-
tinué à nous écrire, ne parvenant pas à oublier
l'élan primitif qui nous avait jetés l'un envers l'autre
et obscurément convaincus que nous nous retrou-
verions, un jour. Ce qui est arrivé. mais c'est une autre
histoire1.



cf Les Vaisseaux du coeur, 1989
Contributeurs (1)
Eve Dellarovere