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Chapitre VII
CHER PAUL

Pour mes premières vacances de liberté. Une destination s’imposait : la Bretagne, sur cette et plus particulièrement la côte qui nous avait été interdite pendant les 5 années de l’occupation allemande. J’ai donc accepté l’«invitation de nos meilleurs amis », les Paul qui venaient de louer une maison de pêcheur et une barque à moteur à Port-Manech.


Georges Heuyer, que j’aimais toujours comme un père m’avait proposé d’héberger pendant 2 semaines dans sa villa de St Cast mes 2 filles qui avaient l’âge des enfants qu’il avait eus de sa deuxième femme et j’avais passé une semaine près de lui dans ce qu’on appelait encore les Côtes du Nord, avant de débarquer, jeune femme sans entraves, ayant un grand besoin d’amitié après ces années si lourdes à vivre, chez Paul, le meilleur ami de Georges de Caunes, sa femme et son petit garçon.


femme et son petit garçon. Il faut se méfier du « meilleur ami » dans les couples : c’est un poste à haut risque pour tout le monde et pour l’amitié. Pourtant je n’avais jamais ressenti le moindre attrait pour ce guimard, dont j’appréciais bien sûr comme tous ses amis l’humour, l’intelligence, la culture et l’art de vivre. Mais au physique je ne lui trouvais que des défauts : trop maigre, la peau trop blanche, la bouche trop fine, pas de muscles ni de système pileux, la voix trop douce, trop enveloppant avec trop de dames, la démarche trop nonchalante, presque languissante. Au cours des 54 années que nous allions néanmoins passer ensemble, je ne l’ai jamais vu courir, ni même presser le pas ! Il ne courait pas non plus après la réussite ou l’argent, tout semblait descendre à sa portée sans effort et il affectait même de mépriser l’effort, le labeur, l’application.



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Contributeurs (1)
Cécile Libellune