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CHAPITRE VIII VII
CHER PAUL


d'avertissement ni d'excuse ! Je restais à la porte, les bras bal-
lants aussi effarouchée qu'une pucelle.

Bien sûr, j'étais un peu amoureuse, mais modé-
ment - Qui ne l'est pas à 30 ans d'un jeune homme
qui vient vous lire des poèmes ? Bien sûr j'étais curieuse
de savoir comment ce drôle de type se comportait dans
le corps-à-corps, mais de la à...


Il n'y avait pas eu de pourparlers ni de pré-
liminaires, jamais un geste déplacé... Cette situation
n'était pas prévue dans mon manuel, et comme Paul
ne racontait jamais sa vie, j'ignorais s'il me trou-
vait sexy ou juste propre à remplir quelques inters-
tices de sa vie son existence qui se trouvaient vacants.

Il me regardait ironiquement du fond du
lit, de MON lit, et il ne me restait plus qu'à me
déshabiller aussi, par correction - on ne garde pas sa
jupe et son chandail devant un ???? nu monsieur tout nu.
Trop tard pour dire "je ne suis pas celle que vous
croyez", j'étais évidemment celle qu'il croyait,
même si je ne savais pas encore à quel point il allait
devenir celui que je voulais. Mais pas sur le coup.
Il était en effet encore plus blanc, plus lisse, plus
doux que je ne craignais, et dépourvu de ce chouïa
de simiesque qui me'a toujours sembleé indispensable à la
virilité.

Je ne peux parviens même pas raconter à me souvenir du déroule-
ment de cette première nuit ensemble. Je me souviens
seulement que Paul m'a dit soudain : "Mais tu
pleures ?" en me serrant très fort contre lui. Je
n'aurais su dire d'où venaient ces larmes, surement de très
profond, de très loin, comme si j'accédais enfin à
une patrie commune avec un homme, à une récon-
ciliation fondamentale avec moi-même.


On a oublié en effet les relations tourmentées
qu'entretenaient les jeunes filles et les jeunes femmes

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