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Chapitre VII

CHER PAUL

Ces temps héroïques étaient révolus.


[Avec Georges, je retombais sur terre, prète à
rire de tout, de notre beauté, de notre santé,
de notre avenir que plus rien n'allait me-
nacer
L'aterrissage fut rude. Georges esti-
mait sans doute qu'on ne fait pas certaines
choses avec sa femme légitime. En dehors du
ticket Aller-Retour, nous n'avons tenté
aucune excusion. Etait-ce du respect ? De
la timidité ? La crainte d'une rebuffade ? Tout
cela sans doute. Là aussi, il aurait fallu
trouver, lire quelque part, les mots pour se le dire.
Or un profond silence couvrait ces questions-là.
Nous faisions l'amour dans le noir, au propre
et au figuré et Georges n'a commencé à me
révéler son plaisir que lorsque nous avons été
en instance de divorce. Il aurait jugé très indis-
cret sans doute de m'interroger sur le mien et
moi, très déplacé d'expliquer ce que je n'osais
même pas m'avouer à moi-même.

Quelqu'un m'a dit un jour que Georges m'avait
beaucoup aimée. Je ne m'en suis pas aperçue. Lui
non plus, à mon avis. Pauvres de nous !

Quelqu'un m'a dit beaucoup plus tard qu'il
était un merveilleux amant. Je suis restée bouche-
bée. Nous ne parlions évidememment pas du même
homme.

J'avais mis du temps à découvrir ??????????????????? que chacun
porte en soi des personnages multipes qui ne  verront sans doute
jamis le jour, les femmes surtout, que la tradition et la
morale cantonnent dans des espaces si restreints, si peu
ouverts sur la diversité du monde. Quel gâchis que

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