CHER PAUL
celles qui n'auront pas eu d'autres
-->
Je n'avais que 30 ans et j'en étais déjà
à l'orée de ma troisième tentativevie
échappées buissonnières qui vous en apprennent
parfois davantage sur vos goûts et vos capacités
qu'un long parcours. Si je pleurais de si douces
larmes dans les bras de Paul, c'est de la rencontre,
non seulement de cet homme-là, mais de celle
qu'il était en train de faire naître en moi et
qui me ressemblait enfin.
Paul m'avoua plus tard qu'il avait été
très ému par mes larmes. Mais il n'était pas
homme à dire "je t'aime" pour si peu. Il lou-
voyait en douceur entre sa femme et les femmes,
son métier de journaliste et l'écriture, son rêve
de faire le tour du monde et sa négligence
congénitale et enfin son besoin de fuir et
goût d'être pris en charge. Le mariage lui ser-
vait d'alibi confortable pour ne s'engager nulle
part ailleurs.
plus obstinée.
binage était encore très mal considéré et
eût manqué de me faire perdre la garde de mes
enfants. Il fallait donc,
pour l'amener au divorce,
au mariage. Il voyait pas le rapport.