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Chapitre VII
CHER PAUL

Hélas pour lui qui répugnait tant à se mettre
la corde au cou, fût-ce une chaîne d'or, j'étais plus
obstinée et plus conformiste à la fois. Le concubinage
était encore trés mal considéré en ce temps-là et
eût risqué de me faire perdre la garde de mes enfants.
or j'éprouvais pour la première fois non seulement
une attirance grandissante pour la façon dont cet
homme me prenait dans ses bras, mais le désir
d'expérimenter une relation homme / femme qui ne
serait grêvée d'aucun présupposé lié au sexe ou
aux comportements prédéterminés.

J'ai toujours pensé _ et une longue expérience
me l'a confirmé _ que pour survivre à la vie
commune, il faut s'accorder non sur les vertus de la
fidélité, si aléatoire et qui se transforme si facilement 
en prison mais plutôt sur les fondamentaux: l'é-
thique, la morale (ou l'absence de morale) les convictions
religieuses et (ou l'absence de religion) sans oublier les goût culinaires _ on mange deux
fois par jour après tout. Et puis il importe de rire
aux mêmes choses et d'aimer les mêmes gens et les
mêmes sports. Paul n'en pratiquant aucun, en
dehors de s'asseoir à la barre et d'appuyer sur le
bouton de démarrage d'un Diesel, ce serait facile.

Les mois passant, avec leur lot de soirées
délicieuses, de week ends volés et de conversations
quine menaient nulle part à la satisfaction de l'un
au moins des intéressés, on pouvait craindre que la situation
ne s'éternisât. Mais Moïra, la providentielle,
vint à mon secours par un tour à sa façon:

Contributeurs (1)
Eve Dellarovere