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Chapitre VII
Cher Paul

La plupart des femmes de ma génération avaient
4 ou 5 enfants : c'était le temps du baby-boom. Deux me sem-
blaient suffisants encore que je rêvais d'un fils avant
que ne résonne le tocsin ce que Sylvie Caster a appelé si
justement bien "le tocsin des ovaires". Du fait que j'avais changé
d'homme aussi, je trouvais normal de faire un nouvel
enfant qui porterait son nom le nom de GUIMARD. Non pas pour pérenniser
le patronyme mais pour rendre sa présence visible
dans la génération suivante. Ne pas avoir que des
de Caunes, alors que je ne m'appelais même plus de
Caunes ! Et puisque je savais fabrique sans
trop de problèmes...

Je n'avais jamais entendu parler en effet de
règles douloureuses ou de migraines périodiques
dans ma faimille. Encore moins de ménopause. Ma
mère paraissait invulnérable et affirmait nous avoir
forgé des corps inoxydables qui nous obéissaient sans
broncher


- ne le fais que si tu en as vraiment envie, Toi,
me répétait Paul avec sollicitude ne voulant peser en rien sur
un geste aussi lourd de conséquences. J'en avais vraiment envie, car
en plus du désir d'avoir un petit gamin môme breton,
roux et bouclé comme son grand-père, entrait pour une bonne
part dans ma résolution l'envie de recréer cette rela
tion si forte qui existait que nous avons tissée ma soeur
Flora et moi. Je voulais Pour que'elles mes filles trouvent ce sentiment
irremplaçable qu'est la complicité sororale, plus précieuse
encore que la fraternité quoiqu'on en dise. Car les garçons
bénéficient déjà de lieux et de liens en tout genres pour
les accueillir : du scoutisme aux Anciens Combattants,
des clubs de Foot à l'Automobile Club (où n'étaient pas
admises les femmes) et des Joyeux Boulistes aux Partis
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