CHER PAUL
politiques dans leur ensemble
et aux dîners d'affaires
ne
parition des lavoirs communaux où, tout en conti-
nuant à travailler pour la maison bien sûr comme
les Tricoteuses de la Révolution, elles pouvaient
chaque semaine pleurer et rire ensemble, se raconter
des histoires et se plaindre de leurs hommes.
Enfin je bénéficiais d'une circonstance favorable:
pour la première fois, mon "prétendant" ne déplaisait
pas à ma mère bien que Nantais et "monté" lui
aussi de sa province à 20 ans. Mais sans accent,
lui, Nantes étant situé dans le pays Gallo où l'on ne
parlait pas Breton. Paul lui plaisait parce qu'il
aimait les femmes. Pas LA femme, mais des femmes
diverses. (oh combien!)
C'est un Casanova, décrete m'a dit Nicole. Il les aime trop toutes pour
se contenter d'une seule. Tu ne seras pas de taille à le garder, je le
crains car tu es trop humble. Mais j'espère qu'il réussira à te
convaincre d'écrire... là aussi tu es trop humble. tu as
te pousse à l'eau, ma zazate. Moi je n'ai pas réussi...
Paul allait effectivement me pousser à l'eau quelques années
plus tard mais j'avais autre chose à faire avant : D'abord
en 1953, je l'ai eu ce troisième enfant, roux et frisé, mais il
s'appelait Constance. [Ensuite j'ai travaillé avec Marina Grey
Nanette Sauzay et Maurice Blézot à une émission quotidienne très
écoutée qui s'appelait "Rendez-vous à 5 heures" et s'adressait
aux "femmes à la maison". J'y faisais des compte-rendus critiques
de films, avec des extraits enregistrés et des interviews de comé-
diens. J'ai eu l'occasion d'écouter
atterrée : c'était moi, cette présentatrice empruntée qui parlait s'exprimait
comme une écolière timide ? J'avais 33 ans et je n'étais pas par-
venue à trouver le fameux ton alerte et pétillant qu'il fallait
pour "parler dans le poste".