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Chapitre VII
CHER PAUL

Je m'apercevais que, durant toute ma scolarité, secondaire et supérieure,
je m'apercevais que j'avais appris à écrire, à analyser,
à conjuger mais jamais à parler. C'est le cas de beaucoup
de femmes, même celles qui paraissent les plus sûres d'
elles-mêmes. Dans une interview du Figaro Magazine
d'octobre 1996, Ségolène Royal déclarait : "jusqu'en
1984, j'ai été incapable de prendre la parole en public.
Même dans un dîner, je demeurais silencieuse". Cet
aveu m'a rassurée : aujourd'hui, c'est dur mais je sais qu'on peut guérir de cette
maladie-là. A moi mais il m' il ne m'aura fallu que 20 ans d'efforts et
que je me trouve dans des assemblées uniquement fémi-
nines pour commencer à me sentir à l'aise, après 68 et
plus encore, après 1975, et Ainsi soit-elle. J'avais déjà
55 ans.... Et j'en sais qui n'y sont toujours pas arrivées

Car là encore on oublie toujours un détail quand
il s'agit des femmes : quelle que soit leur profession ou
leur origine sociale, elles sont tenues de vivre simulta-
ment, à côté, devant et derrière, leur métier normal
de femme au foyer-mère de famille.

Je rappelle quelque chose d'à peine crédible aux
yeux des péronnelles d'aujourd'hui : il n'existait dans
les années 50 ni couches jetables, ni petits pots pour
bébés, ni lave-linge, ni lave-vaisselle ! Moulinex n'avait pas encore libéré la femme ! Je me
souviendrai toute ma vie de la vieille lessiveuse en
zinc sur le coin du fourneau où des couches étaient
perpétuellement en train de bouillir.... Et il n'existait
pas non plus, mesdemoiselles, de "serviettes hygiéniques"
jetables, encore moins de "tampons" qui auraient exigé,
Ô horreur, de se toucher... down there !

Trois petites filles de moins de 7 ans dans un
appartement exigu, cela faisait beaucoup de bruit,

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