Chapitre VII
CHER PAUL
nous avons continué à écrire à
"Le Feminin pluriel" puis "Il était deux fois". Ce concubinage
littéraire nous rassurait face à la misogynie de la critique
qu'on imagine mal aujourd'hui et que nous découvrions
avec sa stupeur. Car après le coup de coeur d'un Maurois, ces
journalistes, avec une indulgence amusée, nous ont remises
à notre vraie place, dans l'enclos réservé aux "écrivains -
femmes", comme on dit "athlètes handicapés".
Il existe une Association de peintres infirmes, "Peignant
de la bouche ou du pied". Nous étions des infirmes aussi
puisqu' amputées du phallus et condamnées à écrire avec nos
ovaires une littérature destinée à des lectrices pourvues
d'ovaires ! Dans les salons, on t
nous faire plaisir: "Ma femme a adoré vos livres",
comme s'il était exclu quils
Bien souvent les critiques ne rendaient pas compte de nos
romans dans les pages littéraires mais à la Rubrique
"Pour vous, Mesdames !" entre une recette de cuisine et
un conseil de beauté, sous les titres
viennent d'accoucher d'un livre !" ou bien: "quand ces
dames échangent le plumeau contre le stylo."
Pour le plumeau d'accord, mais pour la plume...
Pas touche. ou alors dans le cul comme