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Chapitre VII   p.30
CHER PAUL 

C'était une évidence pour Paul. Il était plus féministe que moi. Et comme toute nouvelle convertie j'étais sans doute un peu trop obsédée par mon sujet et mon projet. 
-Je ne suis pas la femme qu'il te faut, me dit-il. Sur les sujets que tu veux aborder, tu devrais peut-être discuter avec une autre femme, une journaliste de préférance et d'une autre génération, qui aurait su s'imposer dans un milieu masculin, hostile par définition. Pas une féministe déclarée surtout - Une dans un livre, c'est bien mais ça suffit... sous peine de ne pas être lues !

Mais j'avais déjà beaucoup écrit à 4 mains et de toutes façons je n'avais plus envie de faire " un ouvrage de dames" mais un livre pour les femmes. L'envie de témoigner, de combler mon immense retard m'étouffait. Paul a tout de suite eu l'idée d'un titre, le plus beau qu'on puisse donner à un essai sur le 2e sexe et beau précieux cadeau que puisse faire un écrivain à un autre. Ainsi soit-elle. Ce qui m'a permis de lui dédicacer mon livre : "A Paul Guimard, à plus d'un titre".

Un bon titre, c'est une locomotive et j'ai écrit ce livre dans l'enthousiasme. 40 ans plus tard, affrontée à des questions du même ordre, je me suis souvenue de ce conseil. J'avais déjà pensé à Josyane Savigneau à l'époque. Appréciant ses biographies de Marguerite Yourcenar et de Carson Mac Cullers etvoulant échapper à ce qu'une autobiographie peut avoir de trop complaisant, j'ai eu envie de l'affronter surtout pour son fait appel à elle, pour ses qualités de critique, indépendance et son esprit critique.
-"Vous avez eu de curieux débuts, pour une féminite, m'a-t-elle dit d'emblée. Conduite à l'écriture par

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