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ses enfants de chœur, comme si, parmi les centaines de petites filles
agenouillées devant lui, aucune n'était jugée digne de servir la messe. La
présence de ces galopins vêtus de rouge et appelés à des fonctions qui nous
paraissaient prestigieuses, face au troupeau bêlant des « pisseuses » que
nous étions à leurs yeux, m'a peut-être plus sûrement préparée au féminisme
que bien des discours.

Voilà pour ma culture catholique.

Du côté de la culture grecque, malgré la joyeuse confusion de l'Olympe,
rien de bien valorisant non plus pour mon ego. Aristote et Platon m'avaient
prévenue, deux mille ans plus tôt que je n'étaif « qu'un homme manqué, un
mâle raté, une erreur de la nature ». Devant des autorités aussi irréfutables, il
ne restait aux « ratées » de l'humanité qu'à s’incliner et à se tourner vers les
spécimens réussis : les hommes ! Là, les héros ne manquaient pas. Mais
nous les admirions sans espoir. Le rusé Ulysse, Achille au pied léger, le bel
Hector, enflammaient nos imaginations mais à la manière dont un athlète
courant le marathon fascine un cul-de-jatte dans sa caisse à roulettes.

Nos héroïnes à nous ne semblaient connaître que des destins pathétiques,
abrégés par Dieu, leur père ou un oracle.

Chacune de nous avait pu rêver d'égaler Antigone, figure qui inspira tant
d'auteurs, mais un bref instant seulement, avant que les lois de la Cité ne la
condamnent, pour désobéissance, à être emmurée vive à vingt ans |!

I nous restait Hélène, dont la beauté fut la cause de la guerre de Troie où
moururent les meilleurs des-meiteurf des Grecs ; et Jocaste, épouse sans le

savoir de son fils Œdipe , et qui se pendit de désespoir en l’apprenant ; et
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fernand43