Vous visualisez actuellement un média autre que celui transcrit/à transcrire.
26 Chapitre VI

LA PAUVRE ZAZATE



alors je l'ai perdu
et soudain tout s'est très vite dégradé entre nous.
Il a bien fallu se résigner à entamer l'ignoble
procédure que constituait à cette époque "le devorce
aux torts réciproques", bâti sur de faux témoi-
gnages et des lettres d'injures inventées qui allaient
très vite mener aux vraies insultes et aux irritables
inévitables
chantages, débouchant sur la mise en pièces
d'un passé.


Ma mère n'était pas mécontente que je quitte
l'homme qui paralysait mon essor, selon elle et qui
allait m'accabler d'enfants, inévitablement. Elle prit
mon aînée, Blandine pour quelque temps chez elle, afin
de faciliter ma reconversion, ce qui me donna l'occa-
sion de découvrir à quel point la présence d'un époux
constitue une se traduit en charges supplémentaires au quotidien.
Soudain, le temps m'était rendu, les journées étaient
plus longues, la vie plus légère. J'écoutais la
musique que j'aimais et je me moquais du résultat
des courses et de la défaite du PSG. Je renouais avec
des amis perdus parce qu'ils déplaisaient à Georges.

Restait à déterminer ce qui subsistait de la
pauvre Zazate. Allais-je redevenir Mme Groult ? ou 
une veuve Heuyer selon l'usage ? ou bien une ex-de
Caunes
? Professionnellement on pouvait se demander
sous quel nom j'allais poursuivre ma modeste carrière.
Trop de noms, c'est pas de nom.

Tu commençais à découvrir, ma chère Rosie,
que l'identité est une notion bien fluctuante pour
une femme.

Contributeurs (1)
Simon Templar