La jeunesse d'aujourd'hui imagine mal
l'extraordinaire parcours qui a été celui des
femmes du XXe siècle.

Quand on est née en 1920, qu'on a grandi
sagement dans une institution catholique,
qu'on est arrivée à l'âge adulte sans avoir le
moyen légal de donner d'exprimer son opinion sur
les orientations de son pays (je n'ai obtenu le
droit de vote qu' qu'en 1945 à 25 ans !) ; quand on s'avise,
la quarantaine venue, qu'on a vécu une bonne
partie de savie sans contraception ni I.V.G. (ce
qui ne veut pas dire, hélas, sans avortements)
sans avoir pu accéder aux Ecoles de son choix,
au pouvoir politique, aux hautes fonctions de
l'Etat, pas même à l'autorité parentale sur ses
propres enfants, on a l'impression d'avoir dû
parcourir une interminable course d'obstacles.

A l'âge ou il devient plus que temps d'écrire
son autobiographie avant qu'il ne soit trop tard je m'aperçois que ma vie n'a
été qu'une longue et laborieuse marche vers l' une autonomie qui , vers
m'échappe tjrs, vers l'impression d'avoir enfin une place sur la terre
qui n'aurait pas été définie ou limitée par d'autres,
mais conquise pas à pas dans une direction que
j'aurais librement choisie.

En 1997, avec HISTOIRE D'UNE EVASION
j'aivais voulu faire le point sur cette révolution féministe qui
ambitionnait de transformer la vie des femmes
et qui allait bouleverser du même coup les