-2- ROSIE GROULT
Déjà comme enfant, je me déçois. Mes parents, espérant sans doute un BENOIT, m'avaient déclarée BENOITE à l'état civil mais ce prénom se révélant rugueux sans doute pour un bon gros bébé placide ils préférèrent mon 2e prénom : Rosie. Aucun des deux ne m'a jamais appelée Benoîte. J'étais une petite fille conventionnelle, timide, obéissante et bonne élève, beaucoup plus proche de Camille et Madeleine de Fleurville, deux petites filles modèles sans idées, que de l'insolente Sophie de la Comtesse de Ségur. Mes parents en tant que parents étaient beaucoup mieux que moi en tant qu'enfant. D'excellents parents qui n'ont eu comme défaut que de rester eux-mêmes avec leur forte personnalité, qu'ils n'ont jamais sacrifiée sous prétextes de devenir de meilleurs éducateurs pour ma soeur et pour moi. Ils menaient leur vie et puis nous étions là, c'est tout. PAs de thérapeutes à l'époque pour se pencher sur le pipi au lit tardif sur la dyslexie qu'on osait qualifier de manque d'application ou sur le médiocre travaille en classe qu'on attribuait tout simplement à la paresse, sans crainte de traumatiser à jamais le coupable ! Pas de théoriciens du moindre effort, pas de camouflage des matières socilaires sous des appellations ludiques et frauduleuses laissant croire aux élèves et aux parents que l'on peut s'instruire en faisant l'économie du travail. Pas d'activités d'éveil, impliquant que les autres activtiés seraient soporifiques ! Pas de psychologues scolaires enfin pour interdire toute punition, toute note trop basser qui pourrait traumatiser le nul, ou pour expliquer - donc justifier- l'insolence vis à vis du prof, voire la violence ou le passage à tabac avec la complicité