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UNE MERE MAGNIFIQUE


cicatrice qui barrait le dos de Pierre se rouvrit sur 12 centimètres, comme une bouche immonde qui respirait avec un bruit flasque.

Mon jeune mari allait mettre 40 jours à mourir, d'infection de la plèvre puis de speticémie, alors que les américains venaient d'arriver avec la miraculeuse pénicilline. Une semaine trop tard.

J'étais près de lui à Sencellemoz les derniers temps. ? il est mort à la Russe, me dictant des poèmes déchirants que son père ferait paraître plus tard sous le titre "La leçon des Ténèbres" et ricanant sur Dieu à la face de l'aumônier du Sana qui, sentant la mort prochaine, passait la tête chaque jour à la porte de sa chambre, le pensant suffisamment affaibli pour accepter le secours de l'Eglise.

Dans la mort, il se trouvait un visage de moujik, avec ses pomettes larges, ses cheveux de soie blonde et cet air à la fois enfantin et très vieux qu'ont parfois les jeunes morts. Son visage était enfin pacifié depuis qu'il ne souffrait plus. mais j'y cherchais en vain cet air tendre et sarcastique à la fois qui m'avait séduite dès le premier soir.

Devant le spectacle intolérable d'un jeune mort bien-aimé, les idées les plus folles peuvent surgir. J'ai raconté cette histoire sous d'autres noms dans le Journal à quatre mains. Je n'arrivais pas à me dire, après une vie commune si bèrve : C'est fini. Et finie aussi la relation d'affection et d'estime nouée avec lec her Professeur Nimbus dont j'admirais tant la générosité et les idées gauchistes avant la lettre. Pour perpétuer cette histoire et rester liée à cette famille, je ne voyais qu'un moyen :

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Aviana