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EPILOGUE

C'était en 1992, douze ans avant que Paul
ne s'achève tout à fait, qu'il avait tracé ces lignes.
Il avait commencé à se sentir mort assez jeune
encore et je n'ai pas imaginé un instant que L'AGE DE
PIERRE préfigurait ?? le retrait du compagnon
que j'avais "de si près tenu et tant aimé" pendant
un demi-siècle. Alors qu'aucun signe d'alarme
n'était encore apparu, son héros y décrivait une
sorte de suicide au ralenti. Il avait laissé tomber
parfois, à la légère et comme en passant, que ce livre
constituait un peu son testament. Nous écoutions
des traitement, nous entendions rarement. Les roman-
ciers écrivent tant de choses ! Et puis qu'aurions
nous fait ?

Dans le roman, Pierre est un homme vieillissant,
un architecte connu, qui soudain d décide de déserter sa
vie parisienne, de quitter sa femme et son fils, qu'il
aime pourtant, pour s'en aller mourir seul en Irlande
où il va se pétrifier peu à peu, se minéraliser en com-
mençant par un pied, puis la jambe et jusqu'à devenir
un bloc de granit, une statue de pierre qui, un jour de grand
vent, basculera dans les rochers que surplombe son
jardin pour disparaître dans l'océan.

- Inerte plutôt que sale, il avait fini par relier deux concepts,
la calcification et l'indifférence. Il n'y a pas d'autre remède
à la mort.
- Si, l'amour de la vie, lui répondais-je sans me décourager,
sur tous les tons et tout à fait en vain. Je préferais n'importe
quoi à cette inertie.

Mais qu'est-ce après tout que la vie conjugale
sinon cet effort répété, cette illusion tenace de

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joelyne