19_F_CLAQUERET_GuignolPoete_FR_GAD_011
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Je ne viens pas chez toi pour licher, mon garçon,
Mais pour causer un brin, gentiment, sans façon.
Assis à ton foyer, il me semble revivre.
Je crois pour un instant que le Ciel me délivre
Du souci qui me ronge au fond de mon tombeau.
Gardez-vous à Lyon l'amour sacré du beau,
Du vers classique et pur et des vastes pensées ?
J'ai peur que cette époque à jamais soit passée
Où joyeux on faisait la chasse aux mouches d'or.
Dis-moi donc que l'on chante et que l'on rime encor.
Du fameux Gourguillon, la docte Académie
Est quasiment réduite à l'état de momie.
Rarissisimi nantes in gurgite vasta
Ses quelques survivants me rejoindront bientôt
Dans l'éternel séjour des ombres bien heureuses.
La politique inepte avec ses phrases creuses
A-t-elle pour jamais tué l'humble chanson
Qui sort de tous les nids cachés dans les buissons ?
Non, non, la poésie à Lyon n'est pas morte !
La voilà qui se lève et qui frappe à ta porte.
Guignol, prends donc ma lyre et commence à chanter. »
Ce disant, il se met à se carapater.

Contributeurs (2)
PFournel mschoehuys