J'avais repris le chemin de l'hôtel, et je suivais dans l'autre
sens la route qui longeait la falaise, quand, repassant devant la
décharge publique, j'aperçus unsur la cage grillagée des poubelles. Il était monté sur la cage
se tenaiten équilibre sur l'arondi d'un des barreaux du bord, aux prisesun sac-poubelle éventré
avec qu'il fouillait précautionneusement de la un long squelette de poisson décharné
pateTout occupé à des
profondeur du sac,il ne m'avait pas entendu approcher, et , comme je
m'arrṕêtais sans bruit à sa hauteur pour le regarder faire, il s'interrompit
brusquement et releva la tête, qu'il maintint tout à fait immobile pour
me regarder aussi. Moins de cinq mètres nous séparaient, et il ne
bougeait pas, prêt à bondir si je m'étais risqué à faire le moindre
pas de plus dans sa direction. Il attendait sans doute que je m'éloigné
pour reprendre son poisson, mais, pour l'instant, il ne bougeait pas,
Il continuait de me fixer avec une intense attention de son regard
absolument vert, et, ce qui me troublait le plus en ce moment, c'était
que ce n'était pas la première fois que je croisais ce regard. Que j'avais
déja croisé ce regard une nuit sur la jetée du port. Et que
de l'hôtel aussi avait dû croiser ce regard la nuit dernière dans
la salle à manger de l'hôtel, car c'était lui sans doute qui avait dû rôder
la nuit dernière dans la salle à manger, se glissant furtivement dans
la pénombre de la salle à manger entre les tables déjà dressées pour
le petit-déjeuner, les yeux verts luminescents qui brillaient dans la
faible clarté lunaire qui enveloppait les lieux— et qui s'était enfuipar la baie vitrée dès que