autres fauteuils, les rayons de la bibliothèque remplis de livres et
l'ombre du le téléphone, près de la porte, qui reposait sur un petit meuble
en bois<>. J'étais tout seul dans la villa des Biaggi, et je ne bougeais pas,
prêtant l'oreille au moindre bruit qui se faisait entendre dans le parc,
aux nombreux craquements qu'il me semblait percevoir dans la nuit, lorsque
j'aperçus deux petits points lumineux au fond de la pièce qui brillaient
dans le noir sur la tablette inférieure du meuble du téléphone, un point
rouge et un point vert qui luisaient là immobiles dans la pénombre. Je me
levai pour m'approcher du meuble et je me rendis compte alors qu'il y avait un
répondeur téléphonique branché dans la villa. Je m'accroupis un instant en
face de l'appareil pour constater que personne n'avait laissé de message apparemment,
sur le répondeur apparemment, la bande magnétique n'avait pas bougée, qui
était toujours calée à son point de départ. J'enfonçai prudemment du doigt
une des touches de l'appareil, et j'entendis alors la voix de Biaggi retentir
dans le silence absolu de la maison. C'était la voix de Biaggi qui résonnait
ainsi devant moi dans le noir — la voix de Biaggi— vivante, toute proche
et en même temps terriblement lointaine. Vous êtes bien au quatre-vingt quinze,
trente et un, trente-quatre, quarente-trois. Nous sommes absents pour le
moment. Vous pouvez nous laisser un message après le. J'avais réussi à couper
le message, et le silence était revenu dans la maison, absolu, d'autant
plus impressionnant que je ne bougeais plus.

J'étais retourné dans le port, et je me tenais debout à l'extrémité de
la jetée. Je n'entendais aucun bruit dans la nuit autour de moi, seulement le murmure
de la mer, tout près, le bruit des vagues qui se brisaient sur les rochers,
et je regardais le phare de l'île de Sasuelo qui tournait avec régularité devant moi
dans la nuit, le long faisceau lumineux du phare de l'île de Sasuelo qui