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V ① 4

la voix de Biaggi dans l'écouteur, sa voix toute proche et familière toute proche dans l'écouteur qui
se serait fait entendre dans le noir contre son oreille dans lea noir – nuit –. Vous êtes bien au
quatre-vingt quinze, trente et un, trente-quatre, quarante-trois. Nous
sommes absents pour le moment. Vous pouvez nous laissez un message après
le — et j'aurais raccroché, je n'aurais pas laissé de message.



Car Biaggi se trouvait sur l'île de Sasuelo en réalité,



Je dormis mal cette nuit-là. Toute la nuit, le long faisceau lumineux
du phare de l'île de Sasuelo tourna dans mon sommeil. Elle tournait toute la nuit  dans mon sommeil avec Il tournait devant
moi avec une régularité lancinante, balayant la surface de la nuit pour
s'éloigner et réapparaître aussitôt devant mes yeux sans me laisser de répit.
C'était toujours le même cône fulgurant de lumière qui surgissait à l'improviste devant moi dans mon
sommeil et grandissait à pleine vitesse dans le noir pour venir m'aveugler
brutalement, et j'attendais alors avec effroi le prochain passage de la
lumière, ne voyant plus devant moi que mon propre regard affolé qui affleurait
lentement à la surface de mon sommeil, mes yeux à l'affût dans la pénombre
dont les pupilles s'élargissaient et se retrécissaient sans cesse à chaque
passage de la lumière, mes yeux fixes devant moi, démunis et inquiets,   
écarquillés dans la nuit.



  et je regardais fixement le long faisceau lumineux qui tournait sans???
du phare de l'île de Sasuelo qui  tournait, depuis
??? toutes les nuits
 tournait 
dans mon sommeil
de façon obsessionnelle.

maintenant



mes yeux et qui

en songeant que, toutes les nuits 
quelques nuits,  maintenant, je le voyais



et que je voyais tourner toutes les nuits dans mon sommeil
de façon obsessionnelle.

Contributeurs (2)
Clara Imbert brigittefc