ancré. Il releva la tête à mon arrivée, et ne me salua pas vraiment, prit
acte de ma présence plutôt, mais sans désagrément, mon arrivée ne semblait
le déranger en aucune manière. Il était assis sur une caisse en bois retournée
au fond de la barque, et il préparait des palangres à la lueur d'une petite
lanterne en métal qui pendait le long de la minuscule cabine du bateau. La
barque tanguait lentement devant moi le long du quai, et toutes les ombres
se déplaçaient à l'intérieur du bateau au gré du très léger oscillement de
la lanterne accrochée à la paroi de la cabine. Je m'étais assis sur la jetée
devant le bateau, et je regardais l'homme continuer de préparer ses palangres,
assis en face de lui sur le quai à côté d'un amas de filets de pêche à l'abandon.
Vous allez pêcher maintenant ? lui demandai-je. Demain, dit-il, et il glissa un
nouvel appât dans le crochet d'un de ses hameçons. Et je regardai alors un
instant cet appât, je regardai un instant cette tête de poisson qui était fixée
là dans la pénombre à l'extrémité d'un fil de pêche. Il va faire beau demain,
me dit-il, mais je l'écoutais à peine, je regardais toujours fixement cet appât
tandis que l'homme ait
la semaine à cause du mauvais temps. La dernière fois qu'il avait
c'était — il réfléchissait. C'était le jour où le chat avait été assassiné. Il
ne se souvenait plus, lundi ou mardi, et je regardais son visage dans l'ombredevant moi maintenant, son visage aux traits massifs et sa brosse de cheveux

